Le syndrome de Stevens Johnson et le syndrome de Lyell sont des dermatoses très rares, d'une incidence d'environ 6.5 cas/million/an et d'origine médicamenteuse dans 85% des cas. Ils se caractérisent par une destruction brutale de la couche superficielle de la peau et des muqueuses, aboutissant à leur décollement diffus.

Ce sont deux stades pronostiques différents d'une même maladie, la nécrolyse épidermique. Il s'agit de la toxidermie au pronostic le plus sévère avec une mortalité d'environ 15% à la phase aiguë. Les séquelles à long terme sont également majeures, physiques et psychologiques. Néanmoins, les poids pronostiques des comorbidités aux phases aiguë et de séquelles ainsi que la morbi-mortalité à long terme restent peu décrits.

Ainsi, la première partie de cette thèse s'intéressera au poids des comorbidités à court et long terme ainsi qu'à la morbi-mortalité à plus long terme. L'identification et l'arrêt des traitements inducteurs sont primordiaux. Toutefois, du fait d'une polymédication fréquente des patients, les molécules suspectées sont souvent multiples et les contre-indications qui en découlent très larges en raison de possibles réactions croisées, ce qui n'est pas sans poser de problèmes pour les traitements ultérieurs. Aucune étude épidémiologique ne s'est pour l'instant intéressée aux réactions croisées et aux réexpositions médicamenteuses dans la nécrolyse épidermique.

Ainsi, la seconde partie de cette thèse s'intéressera aux médicaments associés à la nécrolyse épidermique ainsi qu'aux réactions médicamenteuses croisées suite à des réexpositions médicamenteuses. En lien avec les évolutions thérapeutiques, de nouveaux médicaments inducteurs sont également suspectés. La dernière partie s'intéressera au cas très particulier des nécrolyses épidermiques induites par les immunothérapies.