Efficacité et tolérance des traitements à court terme

EpiDermE en lien avec la Cochrane Skin développé une expertise sur les revues systématiques et méta-analyses en réseau appliquées aux pathologies inflammatoires.

Nous présentons ici un des travaux emblématiques de l’équipe, puisqu’il s’agit de la 1ère méta-analyse en réseau en continue ou "living network meta-analyse" de traitements systémiques du psoriasis.

Cette mise à jour régulière des données d’efficacité et de tolérance du traitement d’attaque des patients atteints d’un psoriasis modéré à sévère et utile à la mise en jour régulière des recommandations européennes.

Traitements systémiques pour le psoriasis en plaques : une méta-analyse en réseau

Actuellement, plus d’une vingtaine de traitements sont disponibles ou en cours d’évaluation pour le traitement du psoriasis. La difficulté est donc de comparer l’efficacité et la tolérance des traitements les uns par rapport aux autres.

L’objectif principal de cette Méta-Analyse en Réseau (MAR) continue sera de comparer l’efficacité et la tolérance des différents traitements systémiques dans le psoriasis en plaques de l’adulte.

Inclusions
Nombre d’essais randomisés : 158.
Date de la recherche la plus récente : septembre 2020.
Nombre de participants : 57 831.
Hommes : 68%.
Âge, moyenne (extrêmes) : 45 ans (27 - 56.5 ans).
Localisation : hôpitaux.

Comparaisons
Traitements comparés à un placebo ou à un traitement actif alternatif : agents systémiques non biologiques, agents à petites molécules et agents biologiques comprenant un anti-TNF alpha, un anti-IL12/23, un anti-IL17 et un anti-IL23.

Critères de jugement principaux
1. Proportion de participants qui présentaient une disparition complète ou quasi-complète du psoriasis définie par l’obtention d’un PASI-90 i.e. au moins 90% d’amélioration du score de sévérité [Psoriasis Area and Severity (PASI)].
2. Proportion de participants avec des effets indésirables graves.

Critères de jugements secondaires
Qualité de vie et effets secondaires.

L’analyse par molécule nous a permis de déterminer que l’infliximab, l’ixekizumab, le risankizumab, le bimekizumab, le secukinumab, le guselkumab, et le brodalumab étaient les meilleurs traitements pour atteindre le PASI 90 et qu’il n’y avait pas de différence significative entre ces traitements à l’exception de l’ixékizumab qui présentait une meilleure chance d’obtenir une rémission complète ou quasi complète par rapport au sécukinumabnguselkumab et brodalumab. Il n’y avait pas de différence significative entre les traitements pour le risque d’effets indésirables graves.

Les résultats de cette MAR sont limités par une durée à court terme des essais (<24 semaines) ce qui reste insuffisant pour une maladie chronique. Par ailleurs, le critère de jugement qualité de vie important dans cette maladie où elle est fortement altérée et dont l’amélioration n’est pas toujours corrélée à l’amélioration clinique était le souvent mal rapporté et absent dans la moitié des essais. Le nombre d’essai face-face reste insuffisant également. L’âge jeune (moyenne d’âge de 44 ans) et la sévérité importante du psoriasis (PASI à 20 au moment de la randomisation) ne sont pas représentatifs des patients vus en pratique quotidienne.

D'autres essais face-face sont nécessaires pour apporter d’avantage de données sur le bénéfice/risque des médicaments, sont nécessaires. Les essais futurs devraient proposer de réaliser de façon systématique des analyses en sous-groupes (par exemple, évaluer les patients selon qu’ils soient ou non naïfs de traitements biologiques, selon la gravité initiale du psoriasis, selon la présence de rhumatisme psoriasique). Enfin, d'autres études évaluant les bénéfices et la sécurité à moyen et long terme des interventions sont nécessaires.

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